Les auxiliaires des cultures, des alliés indispensables !

Dans un précédent article, nous avons abordé la biodiversité et évoqué les auxiliaires de culture. Alliés indispensables de l’agriculture, il est très utile de les connaître et de savoir comment ils fonctionnent. Alors c’est parti pour un point auxiliaires des cultures !

Mais qu’est-ce que c’est, un auxiliaire ?

Reprenons depuis le début : qu’est-ce qu’un auxiliaire de culture ? La définition varie selon l’échelle que l’on choisit. Au sens large du terme, l’auxiliaire de culture est un organisme vivant qui fournit des services écosystémiques[1] permettant de faciliter la production agricole (Joseph et al., 2018). Cette définition inclut donc les insectes, mammifères, oiseaux, microorganismes… Les pollinisateurs sont notamment compris dans la définition large des auxiliaires des cultures. En effet, ils permettent la pollinisation, essentielle à la formation des fruits !

Mais les auxiliaires de cultures sont plus communément cités pour désigner les ennemis naturels des ravageurs des cultures. Cette définition est donc plus restrictive que la première. Ils peuvent être présents naturellement dans le milieu ou être apportés dans le cadre de la lutte biologique. Ce sujet fera l’objet d’un prochain article. Nous aborderons ici les auxiliaires au sens large.

Les principaux services rendus par les auxiliaires

Les auxiliaires rendent plusieurs services à l’agriculture, lui permettant d’être plus efficace et durable :

La pollinisation : de nombreux animaux se nourrissent de pollen et/ou de nectar. En se nourrissant, ils emportent avec eux du pollen qui se fixe sur leur corps. En allant butiner une autre fleur, ils déposent du pollen sur le pistil de celle-ci. C’est ainsi que la fleur est pollinisée, autrement dit fécondée. Cette fleur se transformera donc en fruit et donnera des tomates, des courgettes, des concombres, etc. Pour obtenir certains légumes, il faut donc impérativement des pollinisateurs. Les plus connus sont les abeilles et les bourdons mais il en existe bien d’autres. Les syrphes par exemple, qui ressemblent beaucoup à des abeilles mais sont en fait de la famille des mouches. Les papillons sont également des pollinisateurs, ainsi que plusieurs coléoptères, certains oiseaux ou mammifères (comme les chauves-souris nectarifères). Ce service écosystémique est essentiel pour l’agriculture, car on estime que plus de 90% des espèces mondiales de plantes à fleurs nécessitent des animaux pollinisateurs pour réaliser leur reproduction.

Des pollinisateurs en action.
Abeille, bourdon et syrphe en cours de pollinisation

La régulation des bioagresseurs : les chaînes trophiques naturelles font que certains animaux en consomment d’autres ou bien se développent au détriment d’autres. Ces relations entre espèces sont très utiles en agriculture, car elles permettent de réguler certaines populations qui peuvent être nocives pour les cultures. Une régulation bien connue est celle du puceron par la coccinelle. Cela ne concerne évidemment pas que les insectes ; les oiseaux consomment par exemple les chenilles, ou certains rapaces les rongeurs. Ce service écosystémique de régulation permet d’utiliser moins de produits phytosanitaires sur les cultures et ainsi de produire avec un modèle agricole plus durable.

Larve de coccinelle prédatant un puceron
Larve de coccinelle prédatant un puceron

La structuration de l’écosystème : de nombreuses espèces animales participent à la structuration de l’écosystème et lui permettent de réaliser ses différents services. Les vers de terre sont une de ces espèces. Les vers de terre sont essentiels au bon fonctionnement du sol car ils recyclent la matière organique mais aèrent également le sol grâce à leurs galeries. Ainsi, ils permettent de maintenir un sol bien structuré et fertile.

Vers de terre se nourrissant de matière organique à la surface du sol
Vers de terre se nourrissant de matière organique à la surface du sol

La stratégie NeoFarm pour maintenir les auxiliaires

Chez NeoFarm, afin d’attirer et de conserver les auxiliaires naturellement présents sur nos fermes, nous installons des infrastructures de biodiversité. Par exemple, sous serre et en plein champ, des bandes fleuries très diversifiées sont semées, afin de fournir le gîte et le couvert aux auxiliaires (notamment ceux se nourrissant de pollen et nectar). Ces bandes fleuries, associées aux haies plantées, ainsi qu’aux couverts végétaux, constituent de réels corridors écologiques pour la faune. Les espèces végétales choisies sont variées, et leurs différentes périodes de floraison permettent de mettre du pollen à disposition des auxiliaires quasiment toute l’année. Les auxiliaires restent ainsi longtemps auprès des cultures… et reviennent d’une année sur l’autre pour nous aider à lutter contre les bioagresseurs ! Les coccinelles sont ainsi les auxiliaires que l’on retrouve le plus tôt sur notre ferme. Les premières larves apparaissent dès la fin de l’hiver, et prédatent de ce fait les pucerons précocement.

Afin de soigner la faune du sol, comme vu dans un précédent article, nous réalisons peu de travail du sol et aucun retournement (pas de labour). Cela permet au sol de conserver ses différentes strates dans le bon ordre et ainsi de ne pas perturber les habitants qui y vivent. De la matière organique est aussi régulièrement apportée pour nourrir cette vie du sol, sous forme de compost, de fumier ou de paillage.

Dans notre article sur la biodiversité nous avons aussi présenté les aménagements non végétalisés réalisés : hôtels à insectes, perchoirs, nichoirs, etc.

En bref, les auxiliaires sont essentiels pour la régulation des populations de ravageurs dans les agroécosystèmes, pour la production de légumes et pour le maintien des écosystèmes. Ils permettent entre autre de réduire les IFT[2], et donc d’assurer un mode de production plus durable !

Références

Pour aller plus loin

 

[1] Les services écosystémiques sont définis comme étant les biens et services que les hommes peuvent tirer des écosystèmes, directement ou indirectement, pour assurer leur bien-être (nourriture, qualité de l’eau, paysages,…) (Sirami et al., 2016).

[2] L’IFT ou indicateur de fréquence de traitements phytosanitaires est un indicateur de suivi  de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques à l’échelle de l’exploitation agricole ou d’un groupe d’exploitations. (Ministère de l’agriculture et de l’alimentation, 2021)

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